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Le pont d'où on observe la lune

2 mars 2010

Deuxième tentative

Je refais un essai pour vous reparler de mon voyage d'il y a bientôt un an. Re-merci à Arnaud pour son commentaire super-sonique. Je vous recommande donc vivement de faire comme Arnaud et d'utiliser les flux RSS, pour avoir les dents d'une blancheur éclatante et être au courant des dernières mises à jour du blog ( si j'ai bien pigé ce que c'était RSS...)

   http://lucaskyoto.canalblog.com/rss.xml

Si vous voulez les explications de l'expert sur le fonctionnement de ce système, je vous conseille tout de même d'aller voir son commentaire dans l'article précédent.

Je recommence l'album photo, en laissant tomber l'ordre chronologique puisque tout ça était de tout façon il y a fort longtemps.

Ah oui, je laisse aussi tomber l'idée de vous montrer pleins de photos du site d'angkor. Comme les images sont longues à charger avec un ordinateur qui fonctionne actuellement en mode vache cambodgienne et que c'est dur d'effectuer une sélection parmi plus de 300 photos, z'avez qu'à le googler si vous voulez l'admirer sous tous les angles...

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Excusez l'accès de fainéantise aiguë, mais je vais plutôt vous montrer le genre de photos que vous ne trouverez pas dans tous les guides touristiques...

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Retour au Vietnam, avec quelques beaux restes de la colonisation. Comparé au Cambodge où pratiquement tout a été détruit par les khmers rouges, il reste pas mal de vestiges de l'occupation française au Vietnam. Enfin le plus important vestige demeure quand même les hordes de touristes français, en la présence desquels on a souvent un peu envie de se faire le plus petit possible... L'arrogance des Français à l'étranger est parait-il légendaire, mais là ça frôlait un peu le néo-colonialisme. Tutoiement de rigueur ( la plupart des commerçants Vietnamiens parlent assez mal mais un peu quand même le français. Ce qui était aussi un bon prétexte à quelques petits foutages de gueule bien en règle) , tape sur l'épaule à tout bout de champ, etc. C'est peut-être moi qui interprète trop, mais par moments j'avais vraiment l'impression de voir les maîtres de la métropole venus rendre visite à leurs sujets de l'Empire. Peut-être que la distance dans le temps a aussi amplifié le sentiment d'indignation alors ressenti à l'égard de mes compatriotes, mais toujours est-il que pour éviter toute assimilation avec ce genre d'individus j'avais coutume de me présenter en tant qu'étudiant au Japon de nationalité française... le "de nationalité française" devant bien sûr être rajouté à cause des regards déconcertés que pouvait susciter cette façon de me présenter.

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On reste à Hanoi avec quelques images du temple de l'île de la Tortue se situant au centre du Lac de l'Epée. Ou lac du retour de l'Epée pour être plus précis. Je ne me souviens plus des noms donc ça va aller vite à expliquer, mais il était une fois un brave Vietnamien qui n'en pouvait plus de l'occupation de son pays par les Chinois (eux ils sont restés pratiquement mille ans). Il s'est alors rendu près du lac et a invoqué la divine tortue qui habitait ces lieux. Celle-ci est apparue pour lui porter l'épée avec laquelle notre brave Vietnamien est parvenu à bouter les Chinois hors du Vietnam. Voilà, le lac, l'épée, la Tortue, CQFD.

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Une vallée à environ deux heures de Hanoi qui habite les tombeaux des premiers rois du Vietnam. C'est mystique à souhait grâce à la brume; et heureusement qu'il y avait ça parce que sinon côté ambiance on y était pas vraiment...

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Quelques photos supplémentaires de Hue, l'ancienne capitale impériale dans le centre du Vietnam. Relativement récente, elle a été fondée par une dynastie arrivée au pouvoir vers 1830 ( si mes souvenirs sont bons) grâce à l'aide des Français qui en contrepartie ont obtenu le renforcement de leur influence au Vietnam. Le début de la fin en gros...

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Je vous laisse admirer ces splendides mosaïques, de style système D.

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Et après les restes de la colonisation, voici les restes du communisme.

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Qui se décline aujourd'hui un peu à toutes les sauces...

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Et en bonus, un temple appartenant à la religion la plus bizarre que je connaisse. Le caodaïsme, né au début du XXème siècle d'un mélange des différentes influences culturelles qu'a connues le Vietnam ( bouddhisme, christianisme), et qui vénère en gros tout le monde de Bouddha à Jésus, en passant par Victor Hugo.

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Et pour en finir vraiment avec le Vietnam, je ne peux résister au plaisir de vous montrer des images de la belle Hoi an, toute illuminée pour nous offrir un dernier souvenir du Vietnam vraiment féérique ... Après Little France et Communist Park, il faut avouer que ce pays a aussi des côtés un peu Disney Land...

   

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1 mars 2010

Souvenirs Souvenirs

Pour dire de ne pas laisser mon blog en état de complète inaction en attendant la réouverture, je reprends le récit que j'avais commencé il y a fort longtemps :

http://lucaskyoto.canalblog.com/archives/2009/03/index.html

Quand je disais "plus tard", je pensais pas du tout que ça serait carrément un an après, mais vaut mieux tard que jamais...

Alors, on en était au Cambodge, et on rentre directement dans le vif du sujet :

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Voilà, ça c'est pour la vieille pierre avec le site d'Angkor. Désolé pour l'alignement des photos bizarre, je sais plus exactement comment on fait pour bien présenter tout ça... Sans oublier la méga star, le temple d'Angkor Wat :DSC07417

Bon, et je vais vous laisser là pour l'instant, parce que je suis actuellement au bord de la crise de nerfs avec ces photos qui s'affichent n'importe comment. Je vais reprendre des cours de blogging, et je me remets à écrire dès que j'aurais bien re-maîtrisé tout ça. En faisaint en sorte que ça ne prenne pas encore un an cette fois-ci... En tout cas, je remarque que ça a bien un coût de s'absenter aussi longtemps... Retour raté pour cette fois, mais ce n'est que partie remise! Au passage, merci à Arnaud pour son commentaire dans l'article précédent!   DSC07719

15 février 2010

On remet ça?

Juste un petit message pour annoncer une grande nouvelle au lecteur qui viendrait à traîner dans les parages.

J'ai reçu mercredi dernier un e-mail m'informant que ma candidature pour un second séjour d'études au Japon avait été acceptée!!

En gros, je remets ça dès cette année! Par contre, cette fois-ci ce ne sera plus à Kyoto mais à Tokyo, mais j'ai bien l'intention de continuer à rédiger sur ce blog. Après tout, c'est du Pont d'on observe la Lune que tout a commencé pour moi au Japon, et c'est à partir de là que le périple doit aussi se prolonger...

Préparez vous donc, après une année de stand-by et de repos bien mérité, à voir renaître ce blog d'ici le mois de Septembre. Comme je l'avais dit, je vais sans doute continuer à poster de temps en temps d'ici là, mais bon pas sûr que l'exotisme de la vie parisienne ne me fournisse beaucoup de matière à écrire...

Voilà, à bientôt donc!

30 octobre 2009

Un épouvantable halloween

Je m'étais juré de pas le faire, mais ça y est, j'ai craqué.

Demain, c'est Halloween. Mais pas n'importe quel halloween, ce sera le plus effroyable de tous.

Demain a en effet lieu mon premier devoir sur table de Comptabilité et analyse financière ( une de ces charmantes matières dont j'ai eu le plaisir de faire la connaissance à mon retour en France.)

Motivation pour réviser : 0

Résultat, je craque et je me retrouve à faire ce que je m'étais jusque là interdit de faire à mon retour, de peur de sombrer dans la nostalgie : je parcours les articles de mon blog pour répondre à cette question qui me taraude : mais qu'est-ce que je faisais au fait il y a un an?

Une seule réponse s'impose : je m'amusais beaucoup plus il y a un an, à la même période.

Aujourd'hui, la froideur des comptes de résultats et la rigueur implacable des ratios financiers.

Hier, les escapades à 0saka, les folles virées à vélo, les errements dans des chemins inconnus.

C'était une période sacrément riche, la fin Octobre-début novembre. Après deux mois de vie au Japon, je commençais à prendre mes marques. Le 5 Novembre, je commentais depuis le Japon une élection de l'autre côté du Pacifique, le 8, je me mettais officiellement au Coréen ( ça y est un an déjà, ben je m'aperçois que j'ai rien glandé finalement. Dire que pour le japonais j'avais fait preuve d'un tel acharnement dans les premiers temps... Je dois avoir perdu mon fluide linguistique...)

Voilà, c'était la petite page nostalgie avant de se refaire des frayeurs avec la compta. Je sens que demain la maison des examens d'Arcueil aura plus que jamais des airs de maison hantée...

Ben en tout cas c'était pas désagréable de se replonger un peu dans le passé comme ça. Je ne me priverai pas de laisser encore quelques petits messages à l'occasion. Et puis il faut que je finisse ce blog aussi, que j'achève ces multiples comptes-rendus de voyage restés en suspens.

Voilà, donc restez connectés, on sait jamais.

Pour l'instant je me remets à mes calculs de BFR et d'EBE... La compta, c'est vraiment plus occulte que le bouddhisme ésotérique.

Il y a un an, je me plaignais encore de ce prof illuminé qui nous faisait étudier des textes bouddhiques complètement incompréhensibles. Qu'est-ce que je donnerais pas aujourd'hui pour échanger mon tableau des soldes intermédiaires de gestion contre un sutra du lotus...

31 août 2009

dernier chapitre

Compte rendu du dernier voyage que j'ai effectué au Japon juste avant de rentrer.

Japantrain

En cinq jours, j'ai fait en train pratiquement tout le tour de l'Ouest de l'île principale. Il y a bien des endroits où j'aurais aimé m'attarder un peu plus, mais c'est que le temps m'était compté...

Voyage en solitaire aussi, ouais ça m'a pris comme ça. Je pouvais pas quitter le Japon avant de m'en remettre une bonne dernière louche.

Autre particularité de ce voyage. Vague idée de la destination, mais à une exception près, absolument rien de prévu pour ce qui est de l'hébergement. Je pars juste avec un peu d'argent, des vêtements de rechange, et mon sac de couchage sous le bras. La bohême...

Jour 1 :

A la gare de Kyoto, je monte dans le train de 7 heures pour Himeji, et arrive à destination vers 9h30.

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Himeji, son château, et, euh, en fait il n y a que le château à voir à Himeji... J'avais prévu de visiter un peu la ville aussi, mais me suis ravisé dès l'arrivée, m'apercevant du peu d'intérêt qu'elle semblait avoir.

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Par contre pour un château, quel château. Le plus beau du Japon, dit-on. Et c'est vrai qu'il surpasse largement les quelques uns que j'avais pu voir avant. Dans le genre "s'il ne faut en voir qu'un seul, c'est celui-ci qu'il faut voir", le château de Himeji fait fort. Je vous ai parlé il y a bien longtemps du château d'Osaka dont l'intérieur, complètement modernisé, n'avait pas beaucoup d'intérêt. Ici par contre pratiquement tout est d'époque, et ça en jette.

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Ayant abandonné l'idée de visiter la ville, j'ai par contre bien pris mon temps pour faire le tour de son château.

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Il est environ 13 heures, et je reprends le train, cette fois-ci direction Hiroshima.

Sauf que je ne m'arrête pas tout de suite à Hiroshima, et décide de finir cette journée sur l'île toute proche de Miyajima.

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Quelle bonne intuition que d'être allé directement à Miyajima. Ainsi ai-je pu me délecter de ce splendide spectacle.

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Hormis les gens dont l'hôtel se trouve sur l'île, l'endroit est pratiquement désert. Nous ne sommes pas beaucoup à regarder le grand torii tout illuminé se refléter dans la mer.

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Et face au grand torii, le sanctuaire d'Itsukushima. Constuit entièrement sur pilotis, il semble flotter sur l'eau à marée haute.

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Petit matin. Photo prise depuis l'abris où j'ai passé la nuit. A part quelques daims, absolument personne n'est venu me déranger dans mon sommeil. Quand même quel pays sacrément peinard le Japon, où on peut dormir comme ça où on veut sans avoir à s'inquiéter de quoi que ce soit.

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Bonjour le grand torii

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Il est environ six heures, et l'eau s'est déjà bien retirée, laissant apparaître la structure sur pilotis du sanctuaire.

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Petite randonnée matinale. Ouah, quelle forme olympique!

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Et promenade par ci, par là.

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Pendant ce temps, la marée commence à baisser sérieusement et les touristes arrivent en masse. Je me dis que tous ces gens ne verront probablement strictement rien des illuminations, ni même du sanctuaire ou du torii complètement entouré par les eaux. Enfin bref, ils n'auront rien vu du tout. Je les plains et me félicite en même temps d'avoir fait une visite de l'île si inhabituelle.

Il y a désormais trop de monde et plus rien à voir. Allez hop, je file pour Hiroshima.

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Ca, c'est le Hiroshima que tout le monde connaît, inscrit dans les livres d'histoire du monde entier.

6 Août 1945, 8h15. Le jour où Hiroshima a été l'endroit sur terre le plus près de l'enfer.

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L'endroit correspondant à peu près au lieu d'impact de la bombe a été reconverti en un vaste parc de la paix, regroupant monuments à la mémoire des victimes et un musée. Maquettes, objets retrouvés sur les lieux après l'explosion, tout est expliqué dans les moindres détails. Aussi bien le moment de l'impact que l'avant Hiroshima, où l'on tente d'expliquer comment on a pu aboutir à une telle tragédie, et l'après Hiroshima, avec les effets à long terme des radiations et les activités dans laquelle la ville s'engage pour éviter à la tragédie de se reproduire un jour.

Et la suite un autre jour...

 

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29 août 2009

Rentré

Les derniers jours au Japon se sont bousculés les uns après les autres, sans possibilité de ralentir le processus devant me ramener inéluctablement sur la terre de Molière et de Nicolas Canteloup.

Faut dire que j'ai pas chômé non plus pour la fin, avec un dernier petit voyage dans l'Ouest du Japon, dont je vous parlerai dans un prochain article. Je me sens vraiment revenir chez moi lorsque, ayant achevé cet ultime voyage, le 19 août je refoule le sol de la gare de Kyoto. Au cours de cette année, retour à la gare de Kyoto signifiait retour au train train quotidien entre Mukaijima et Doshisha. J'étais sur le point de me dire ,comme toutes les fois précédentes, "alala, re le quotidien", mais je me rends compte que je n'ai même plus ce luxe. Bientôt il n y a plus qu'une seule pensée dans ma tête : "Ah oui mais plus que deux jours..."

Les deux derniers jours, ils ont été bien occupés avec des procédures de départ diverses ( arrêt de l'abonnement pour le téléphone portable, résiliation de la carte de membre qui permettait d'avoir des réduc à la cantine et au combini de Doshisha...), et puis les derniers au revoirs...Si j'en doutais encore au retour à la gare de Kyoto, là il n y a vraiment plus l'ombre d'un doute : je suis bien sur le départ.

Se pointe alors le matin du 22, où je recommence le processus exactement inverse de celui de mon arrivée à Kyoto. Trimballage des valises jusqu'à la gare de Mukaijima, et je me souviens de ce 12 Septembre 2008 où je les avais traînées sous un soleil de plomb, me demandant si ce chemin infernal allait bien se terminer un jour. La différence cette fois-ci c'est qu'il n'était pas 3 heures de l'après midi mais 7 heures du matin, et qu'à la place d'un soleil pratiquement au zénith le ciel est couvert juste à point. Enfin la différence la plus décisive demeure quand même le fait que cette fois-ci deux amis se sont généreusement proposés de m'aider à porter les valises jusqu'à la gare.

Gare de Mukaijima. Un grand merci pour les valises et en même temps les tous derniers au revoirs. Gare de Kyoto et Re-Shinkansen. Pas trop le loisir d'être nostalgique à l'idée de quitter Kyoto, le poids des valises m'en empêche.

Arrivé à la gare de Tokyo, je peine à trouver un casier libre où déposer mes valises pour la journée. Je les trimballe de la sortie Nord jusqu'à la sortie Sud, mais il n'a vraiment rien à faire : absolument tout est pris. Et dire que durant mes récents voyages j'avais pratiquement toujours une rangée pour moi tout seul. Je me rends compte que j'ai vraiment été un provincial durant toute cette année. La tranquilité de Kyoto m'avait pratiquement fait oublier à quel point ça grouillait dans la capitale. A l'aide d'une amie que je devais retrouver à la gare, je parviens finalement à trouver une sorte de consigne où je peux laisser mes valises pour la journée. Ah, je me sens soudain si léger...

A Tokyo, je revois pas mal des étudiants japonais qui étaient à Paris avant que je ne m'en aille pour le Japon. Pas mal d'entre eux ont commencé à travailler peu après leur retour au Japon. Et dire qu'un an auparavant on était tous étudiants. En tous cas si il y a un endroit où les stéréotypes de l'Occident semblent coïncider parfaitement avec la réalité japonaise, c'est bien le monde du travail. Le quotidien du salarié japonais est vraiment très très éprouvant.

Je revois plusieurs personnes qui passent et s'en vont au cours de la journée, mais à la fin ne reste plus que le même duo que j'avais revu en premier lors de mon arrivée au Japon. Pour commémorer les retrouvailles, on va donc faire des purikura, ces espèces de photomaton où il est possible personnaliser les photos avec des gribouillis pour les imprimer ensuite en format super-mini. Ca n'existe pas en France, mais au Japon tout le monde connaît. Sauf que je n'y suis allé finalement que deux fois, juste au moment d'arriver au Japon et juste avant de le quitter, et à chaque fois avec les mêmes personnes... Ca commence à sentir très sérieusement le retour.

La dernière soirée à Tokyo a vraiment été très sympa. Avec mes compagnons du tout début et de la toute fin je relate mes impressions d'une année au Japon, et eux en retour portent un regard rétrospectif sur leur année à Paris. Même si c'est un sens inverse, je ressors finalement d'une expérience similaire à la leur. On discute des bizarreries du Japon et de la France, des aspects que chaque devrait essayer de copier sur l'autre... Vraiment une façon merveilleuse de ponctuer cette année.

Voilà, on discute, on discute, mais faut veiller à pas louper le dernier train. Tous, tous derniers au revoirs puis je me dirige vers Ueno, où je vais finir ma nuit dans un mac do en attendant le premier train pour l'aéroport de Narita.

A peine je m'installe dans le mac do, et zouuuuuuu.... Me voilà déjà dans l'avion, à attendre que ça se passe en contemplant par le hublot la vaste Sibérie, ou en regardant des chefs d'oeuvres cinématographiques tels que Monstres vs Aliens ou Dragon Ball Z Evolution.

J'atterris à Charles de Gaulle vers 16h30, et je retrouve Papa et Maman. Konnichiwa, euh non je voulais dire bonjour... ou bonne nuit? je sais plus trop...

Ils sont où les kanji? J'ai beau chercher sur tous les panneaux, j'en trouve pas un seul. A la place il n ya que du français, au mieux de l'anglais aussi, mais pas un poil de japonais. En plus j'ai beau bien inspecter, le français que je vois ici est tout à fait irréprochable. Il faut que le vieux réflexe de chasse au franponais que j'ai développé au Japon se dissipe. A chaque fois que je voyais du français là-bas, c'était toujours utilisé pour faire chic, mais bien souvent ça ne voulait strictement rien dire. Ici le français semble tout simplement être la langue que les gens utilisent dans leur vie quotidienne, donc on dirait qu'ils savent l'utiliser correctement. Pff... Qu'est-ce que c'est chiant...

Allez hop, on monte dans la voiture jusqu'à Saint-Quentin. Sur le chemin, les champs s'étendent à perte de vue alors que nous écoutons les grosses têtes. Ce bon vieux Philippe Bouvard... L'humour des grosses têtes, ça va droit au but, si vous voyez ce que je veux dire. Ca change radicalement de l'humour japonais, qui a quand même plus tendance à tourner autour du pot. Allez-y mollo quand même, je viens de rentrer d'un an au Japon! Je suis pas encore prêt à réécouter les blagues des grosses têtes... Mes parents me flanqueraient-ils les grosses têtes de la même manière que je leur ai flanqués le temple aux milles bouddhas à leur arrivée au Japon? Toujours est-il que remis aussi brutalement dans le bain je devrais pouvoir me réhabituer, mais rien à faire, je persiste à chercher des torii. Au Japon, il est impossible de rouler plus de trois minutes sans voir ces portails signalant l'entrée d'un sanctuaire. 

Donc voilà, ça roule, ça roule, ça fait des détours vaguement expliqués, et puis ça continue de rouler... La suite, je pense que la plupart des lecteurs de ce blog la connaissent.

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Grand rassemblement à l'aérodrome de Roupy de la famille, des amis...

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Ca dort à moitié, mais c'est très content de tous vous revoir.

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Voilà, ça pour une surprise, une sacré bonne surprise. Un grand merci. Je regrette juste de ne pas avoir dormi dans l'avion au lieu de regarder des films pourris pour passer le temps. Ca m'aurait permis de plus avoir la pêche pour bien parler avec tout le monde. Enfin bon, c'est sympa de vous avoir tous revu comme ça aussi, avec les pieds en France et la tête encore au Japon. Il faudra juste que l'on se revoit à nouveau quand je serai complètement atterri.

 

   

13 août 2009

voyage dans le sud du Japon

De retour d'un périple de cinq jours dans le Sud du Japon. Ca a commencé par un long, très long voyage en bus. En tout 17 heures pour cause d'embouteillages... C'était censé être un bus de nuit, mais la journée était déjà bien entamée lorsque nous sommes enfin arrivés à destination : Kagoshima.

Première impression quand on regarde au travers les fenêtres du bus ce qu'il se passe dans la ville : les voitures sont toutes crades.

Arrivés au port de Kagoshima, nous trouvons vite une explication à cette étrange phénomène.

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Le Sakurajima, volcan situé sur l'île faisant face à Kagoshima, déverse en permanence ses cendres sur la ville.

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Voilà ce que ça fait de laisser n'importe quel objet à l'air libre plus de vingt minutes pendant que le volcan se fâche.

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Pour l'instant nous nous contentons d'une petite promenade sur le port. La visite de Kagoshima n'est pas prévue pour aujourd'hui. Nous prenons le bateau qui doit nous mener à notre destination principale : l'île de Yakushima.

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Le soir, nous atteignons Yakushima. Un épais voile de brume couvre l'île pratiquement en permanence. Bienvenue dans un autre monde...

Repos à l'auberge avant d'entamer la longue randonnée au programme de la première journée complète à Yakushima.

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Percée dans la brume. La nature abondante, les cèdres millénaires. Nous voici bien entrés dans l'univers parallèle de Yakushima.

L'aller, d'une durée d'environ 4 heures, a été fait de ce genre d'émerveillements. Le retour en revanche a été plus pénible, à cause d'une pluie torrentielle contre laquelle nous n'avions prévu aucun moyen de nous protéger.

Il faut dire que quand j'y repense maintenant, je me demande comment nous avons pu être d'une telle candeur. Le gars de l'auberge a eu beau nous prévenir "attention il va pleuvoir demain, vous ferez mieux d'acheter un imperméable", nous n'avons rien fait de ce conseil.

Si Yakushima forme une sorte de micro-univers, c'est aussi en soi un micro-climat. Le proverbe dit d'ailleurs qu'à Yakushima il pleut 35 jours par mois. Boh, si il pleut aussi souvent ça doit pas être de la bien grosse pluie... Et puis les arbres sont hauts, ils nous protégerons bien de la pluie... Et puis c'est agréable aussi les ballades sous la pluie...

Je ne m'explique toujours pas ce choix complètement irrationnel, mais nous l'avons regretté amèrement ensuite. Ce n'est pas à la petite pluie quotidienne que nous avons eu affaire, mais bien à la grosse averse du mois, selon les dires des gens du coin.

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Quand même un petit sourire pour la photo, mais là j'ai vraiment envie que cette randonnée se termine... Une lutte contre la nature et contre soi-même.

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Et eux, ils doivent s'en réjouir de la pluie...

Enfin de retour, nous étions à deux doigts de raccourcir notre séjour à Yakushima pour aller sur une île voisine où le temps est un peu plus clément.

Par chance, nous faisons alors la rencontre de plusieurs personnes à l'auberge. Nous sympathisons, et décidons finalement de louer une voiture pour faire tout le tour de l'île le jour suivant.

Au programme : du soleil, encore du soleil, de l'émerveillement, encore de l'émerveillement, et de beaux souvenirs gravés à jamais dans ma mémoire.

Vraiment, heureusement que nous avons rencontré tous ces gens, qui nous ont empêché de quitter Yakushima sur un coup de tête, et avec qui nous avons pu partager autant de moments formidables.

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Donc voilà la bande des cinq réunie. A gauche, mon ami de Doshisha avec qui nous étions initialement partis à deux avant que le groupe ne s'agrandisse. Ce qui est fort c'est que à part nous deux, personne dans ce groupe ne se connaissait à la base.

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D'accord le brouillard mystique c'est bien aussi, mais c'est quand même plus appréciable quand il fait beau.

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Force de la nature

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Un des endroits les plus insolites que j'ai pu voir à Yakushima. Les Japonais sont friands de stations thermales, mais celle-ci est d'un genre bien particulier. Donnant directement sur la mer, elle en prend l'eau et n'est utilisable qu'à marée haute.

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La voiture avec laquelle nous avons fait tout le tour de l'île.

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Les singes de Yakushima sont vraiment les êtres vivants les plus imperturbables qu'il m'ait été donné de renconter. Le chemin a beau être montagneux, étroit, pas même le danger de se faire écraser ne les arrêtera dans leurs papouilles sur le bord de la route.

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Fin du séjour à Yakushima, et en même temps le moment des au revoirs... Yakushima, un micro-univers, un micro-climat. Ca aura aussi été comme une micro-vie. Un condensé en trois jours de tous les éléments dont sont faits la vie. Ses hauts et ses bas, et ses rencontres qui vous sauvent dans les moments les plus durs. Non, Yakushima n'aura vraiment pas été un voyage comme les autres, et je ne me suis jamais senti aussi changé en si peu de temps.

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Dans le ferry devant nous ramener à Kagoshima, on s'occupe comme on peut. En s'amusant par exemple avec le vent.

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Le volcan Sakurajima est en vue, et il nous accueille avec une petite éruption de cendres.

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Retour dans le port de Kagoshima, dont j'ai fait suivre en direct l'entrée au téléphone à maman, au cours d'une scène un peu surréaliste... 

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Et visite de la ville. Autant Yakushima n'avait rien à voir avec tout ce que j'ai pu voir au Japon jusqu'à présent, il faut reconnaître que les villes se ressemblent à peu près toutes.

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Quoique le volcan situé sur l'ile juste en face de Sakurajima donne quand même une identité bien marquée à la ville. Sans mauvais jeu de mots, ça en jette.

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Saigo Takamori, sans conteste la personnalité la plus importante liée à la ville. Jusqu'en 1868, date de l'avènement de l'ère modernisatrice de Meiji, le Japon vivait dans un système féodal sous le contrôle des seigneurs Tokugawa. ( J'emploie les termes occidentaux pour faire plus simple, même si techniquement c'est pas exactement ça...).

Le Japon était alors divisé en fiefs, dont le plus puissant était celui de Satsuma, correspondant à l'actuelle Kagoshima. Saigo Takamori était la personne la personne la plus influente de Satsuma. Alors que les seigneurs Tokugawa étaient fermement opposés à l'ouverture à l'Occident du Japon, le fief de Satsuma y était plutôt favorable, y voyant le seul moyen d'empêcher la colonisation du Japon. Le seul moyen de sauver le Japon était donc pour eux de renverser les seigneurs Tokugawa. Ce que Saigo Takamori a finalement réussi à faire.

Après avoir renversé les Tokugawa, Saigo Takamori s'emploie ainsi pendant 10 bonnes années à la modernisation du Japon. Seulement le ryhtme des réformes commence à lui échapper, il les juge beaucoup trop rapide et pense à nouveau voir le Japon courir à sa perte. En 1877, il replie ses vêtements à l'occidentale pour remettre son habit de samurai, et mène une révolte désespérée. Il n'avait aucune chance de gagner, mais il l'a fait pour l'honneur. Il se fait finalement hara kiri au coeur de la bataille et meurt dans la plus pure tradition du Japon féodal.

Voilà pour Saigo Takamori. Celui qui a rendu possible la modernisation du Japon, mais qui s'est finalement rebellé contre cette modernisation galopante. Une des figures historiques les plus admirées des Japonais. En tout cas dans leur imaginaire le dernier Samurai ce n'est pas Tom Cruise, mais bien Saigo Takamori.

Nous passons la nuit dans une auberge située juste au pied du volcan. Pour le jour suivant, nous concevons le projet fou d'en faire tout le tour à vélo.

J'imaginais pas que ça pouvait être si dur de faire le tour d'un volcan à vélo. Il y avait plein d'endroits intéressants, mais c'est franchement pas le genre d'endroit où j'aimerais habiter. Dans les descentes on était obligés de plisser les yeux, sinon au bout d'à peine 10 secondes on était déjà submergés par les cendres. Et au retour je vous raconte pas l'odeur du T-shirt. De la cendre mélangée à de la sueur, j'ai jamais senti une telle puanteur...

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Vestige de la dernière grande eruption volcanique de 1914, qui a pratiquement entièrement recouvert un torii.

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Si le torii laisse déjà suffisament à penser, les éruptions volcaniques ont donné des paysages bien plus saisissants. Tout ce que vous voyez ici est le résultat d'une coulée de lave, sur laquelle s'est développée une faune particulière...

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A Yakushima c'était tout simplement magnifique, ici c'est effroyablement magnifique.

Le voyage touche ici à sa fin. J'espère avoir pu vous faire voyager un peu aussi, même si la grande partie de ce que j'ai pu voir ou ressentir au cours de ce voyage demeure complètement intraduisible par des photos ou des mots.

   

5 août 2009

Rien ne se perd, rien ne se crée...

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Hier, j'ai transformé toutes les traces de l'année écoulée s'empilant anarchiquement un peu partout dans ma chambre en une pochette verte bien ordonnée.

La plus grande partie de qui formait jusque là mon quotidien est parti dans un de ces grands sacs à ordure jaune distribués par la ville de Kyoto. Ce n'est plus qu'un énorme tas de paperasse bientôt prêt à réemploi. Le reste, précieusement conservé dans la pochette verte, sont les souvenirs que je garde de ce qui aura été pendant un an mon quotidien.

Les cours, j'en ai conservé en intégralité deux, mais pour le reste je me suis contenté de bribes. Un polycopié quelconque pour me rappeler de quoi il avait l'air ce cours, des notes où figurent quelques gribouillis intéressants...

Des tickets d'entrée de temple, de bus, une carte de fidélité au fast-food subway ou ne figure qu'un seul tampon daté du 4 Septembre 2008, un reçu pour l'achat d'un vélo d'occasion, un pass métro un jour à Nagoya daté du 31 décembre 2008, un pass de trois jours pour aller explorer les ruines d'angkor wat, un ticket de caisse d'un mister donuts à Séoul, une carte du temple d'Ise...

La pochette verte renferme tous ces précieux trésors. Elle prête à envoi avec le colis qui part demain, et je ne la reverrai pas de sitôt. Autant souvenirs qui vont traverser l'océan pour que je les retrouve plus tard, lorsque ma vie d'étudiant à Kyoto sera définitivement derrière moi.

Ca a été triste de faire ce tri, mais pour l'instant je veille à ne pas trop sombrer dans la nostalgie. Le Japon, j'ai encore les pieds en plein dedans.

Dès demain je m'en vais pour Kyuu Shuu, afin de me faire quelques derniers souvenirs de voyage.

YAKUSHIMA

depart de Kyoto en bus à 21 heures et arrivée le 7 aout à 10 heures. De là ferry pour l'île de Yakushima, célèbre pour ces cèdres millénaires.

Retour à Kagoshima et visite de la ville, de son volcan encore fumant...

Et après on sait pas trop, on verra. Toujours est-il que le retour est programmé pour le 11.

Voilà, voilà, bon ben je vous laisse ici, et j'espère avoir à vous raconter encore de mes projets de voyage pour ce mois d'août...

 

11 juillet 2009

Il était une fois...

Il était une fois Orihime, une déesse qui était amoureuse d'un simple mortel, Hikoboshi.

Le roi des cieux, rendu furieux par cette union, décida de séparer les deux amants par une rivière d'étoiles; la voie lactée.

Cependant, confronté au chagrin inconsolable de sa fille, le roi des cieux permit à Orihime et à Hikoboshi de se voir une fois par un an.

Tous les 7 juillet, à l'occasion de ce que l'on appelle aujourd'hui Tanabata, Orihime et Hikoboshi se retrouvent ainsi réunis.

Maintenant si vous me demandez ce que j'ai fait pour Tanabata, ben je vous dirai un peu de tout...

D'abord le week end dernier on a fêté ça un peu en avance à Mukaijima. Comme le veut la tradition, on a porté des yukata et on a calligraphié nos voeux en espérant que Orihime et Hikoboshi les réalisent.

J'ai acheté un yukata spécialement pour l'occasion, mais celui-ci n'a malheuresement pas fait très long feu. Il s'est pris dans la chaine de mon vélo quand dans l'élan de la soirée on a décidé d'aller acheter de l'alcool au combini en gardant nos tenues traditionnelles japonaises... C'est pas trop grave, le yukata m'avait coûté à peine 7 euros. Ca sera l'occasion d'en acheter un peu plus beau, et un peu plus cher aussi...

Mardi, le jour même de Tanabata, il ne s'est finalement pas passé grand chose de très tanabatien. Il y a tout de même eu quelques évènements mémorables, comme le cours de problèmes sociaux du Japon, qui décidément réserve bien des surprises.

Cette fois-ci, le professeur avait décidé de nous parler des minorités sexuelles au Japon. Pour se faire, il a invité un transsexuel.

Si il y a bien un truc qui surprend au début à la télé japonaise, c'est l'omniprésence des transsexuels. Des tas d'émissions de divertissement sont consacrées au sujet. Par exemple vous avez dix femmes du genre super canon sur le plateau, et vous devez deviner dans le groupe laquelle est en fait... un homme.

Ou encore, vous avez un groupe d'hommes devenus ou simplement déguisés en femmes. Le principe est de classer les invités en trois catégories :

-chirurgicalement complètement métamorphosé

-un peu refait

-pas du tout retouché.

Voilà, juste pour vous donner une idée de la popularité des transsexuels sur le petit écran. Au Japon, ils leurs donnent le petit nom de "nyuu haafu" ( de l'anglais "new half"). "new half" est encore un de ces mots anglais crée par les Japonais. A la base, les "haafu" désignent ayant une double origine japonaise et étrangère.

Je sais pas du tout à quoi est du cet engouement. Peut-être au fait que les "nyuu haafu" japonais sont particulièrement bien réussis, et que ça serait dommage de pas en faire profiter tout le monde ( je vous assure que même parmi les "pas du tout retouché", il y a parfois de quoi s'y méprendre). Ca pose peut-être moins de problèmes pour un homme japonais de devenir une femme, ne serait-ce qu'au niveau de la pilosité et tout ça... mais je vais peut-être pas plus entrer dans les détails.

Pour revenir à mon cours, avant d'entendre l'invitée de notre professeur, je n'avais des nyuu haafu que cette image déjantée qu'en donne la télévision japonaise. En fait, avec cette image qu'en donne la télé, j'ai bien l'impression que la société japonaise n'accepte ce genre de déviances sexuelles qu'à partir du moment où elles donnent bien l'impression d'être le fait de quelques marginaux, bien à l'écart de la grande majorité.

C'était donc vraiment intéressant d'écouter une personne qui malgré sa "déviance" se voulait plus normale que monstre de foire. L'invitée du professeur a eu des propos certes contestables, mais qui expriment bien un certain point de vue et portent à réfléchir. Nous vivons, selon elle, dans une société qui nous force à bien faire la distinction entre hommes et femmes. Pourtant, il n'existerait pas de distinction si claire entre deux pôles opposés, mais plutôt un spectre allant graduellement de l'homme vers la femme, sur lequel chacun de nous serait naturellement posé, à des degrés différents. Chercher à imposer des comportements conformes à son sexe, ce serait briser cette nature des choses.

Je vous laisse méditer là-dessus, si cela vous inspire quelconque réflexion.

Mercredi, autre évènement marquant. Comme je vous l'ai déjà dit, mon professeur de problèmes sociaux du Japon n'est pas professeur à temps plein. Les trois-quarts du temps, il travaille dans un centre d'assistance aux personnes handicapées qui se trouve être tout près de l'endroit où j'habite. Il m'a donc invité à lui rendre visite sur son lieu de travail.

La plupart des personnes du centre étaient handicapées moteur. Beaucoup d'entre elles n'avaient même pas la capacité de parler. Je pourrais essayer de disserter à la longue sur cette expérience, mais ça en rendrait difficilement compte. Pour faire simple, il faut juste dire que ça fout quand même une sacrée grosse baffe. Regarder droit dans les yeux des personnes dont on détourne parfois inconsciemment le regard quand on les croise dans d'autres contextes, ça ne laisse quand même pas tout à fait indifférent.

Je quitte le centre vers midi pour me rendre à l'université. Je prends mon vélo et pédale sous la pluie. Arrivé au parking juste avant le pont d'où on observe la lune, je bouge un peu quelques vélos pour essayer de me faire une petite place. De là je commence à traverser le pont pour me rendre à la gare qui se trouve de l'autre côté. Arrivé à peu près à la moitié, j'aperçois mon train qui commence à entrer en gare. C'est là que j'entamme mon sprint final sur le pont pour ne pas le rater. Je glisse rapidement ma carte le transport dans la machine, et d'un bond j'entre dans un wagon. La routine quoi, sauf que cette fois-ci je me suis rendu compte pour la première fois de la véritable bénédiction que représentait toute cette liberté de mouvement.

Jeudi et vendredi, je suis allé dans une fabrique de Japonais... euh pardon je voulais dire une école primaire.

Cette fois-ci ça a directement lien avec Tanabata. Mon université, Doshisha, possède en fait un vaste réseau d'écoles qui fait que l'on peut y passer pratiquement toute sa scolarité, du berceau jusqu'au boulot.

L'école primaire de Doshisha cherchait à faire venir des étudiants étrangers de l'université de Doshisha pour faire différentes activités sur le thème de Tanabata. Ils ont fait des annonces il y a environ deux semaines, alors j'ai postulé. C'est payé et en plus ça permet de voir comment le Japon éduque sa jeunesse, alors il fallait vraiment pas hésiter.

D'abord, mes premières impressions sur l'établissement. Ben dites donc, ils ont vraiment les moyens à Doshisha. La bibliothèque m'a tout simplement sidéré. Je m'en souviens très bien de la bibliothèque de mon école primaire, et elle n'a tout simplement rien à voir avec celle de l'école primaire de Doshisha. A Ribemont, c'était juste cette toute petite salle carrée au bout d'un grand couloir. Les livres que l'on pouvait y trouver avaient généralement pour protagonistes des animaux, et ça n'allait généralement pas beaucoup plus loin.

A Doshisha, les gamins ont carrément une bibliothèque divisée en sections comme dans les universités : histoire, politique, sociologie, économie... Tout ça en version expliqué pour les enfants. J'y ai jeté un coup d'oeil. Ca doit tout de même être difficile d'accès pour les plus jeunes, mais il n'empêche que c'est vachement bien fait. Je sais pas si les 5ème et les 6ème année ouvrent vraiment tous ces bouquins, mais peut-être Doshisha a fait tout ça dans l'espoir de déclencher chez certains une véritable passion pour les études.

Le personnel m'a un peu expliqué le fonctionnement de l'école. Doshisha, en tant qu'école privée, dispose de quelques libertés sur son emploi du temps. Les élèves ont ainsi des cours sur le christianisme ( le fondateur de Doshisha était un fervent croyant) et disposent, ce qui est une chance absolument inouïe, de 20 minutes de cours d'anglais par jour avec des professeurs d'origine anglo-saxonne.

Au Japon, l'école primaire dure 6 ans ( du cp à la sixième). Le collège et le lycée durant tous deux trois ans.

Le jeudi matin je voyais des étudiants de sixième année ( en France ce que l'on appelle aussi des sixièmes donc), et le vendredi matin c'était des deuxième année ( des CE1 donc ).

Mon rôle était de leur faire faire un peu d'anglais et de leur parler de la France. Le jeudi matin, pour les sixième années, il y avait un Italien avec moi. On leur a donc appris quelques mots de nos langues respectives pour qu'ils se rendent compte des ressemblances. Ca c'est très bien passé. Les sixième année étaient quand même plutôt calmes et timides, réticents à poser des questions. Mais bon, c'est sans doute l'âge qui veut ça aussi.

Le vendredi matin, j'ai affronté tout seul les deuxième année. Plein d'énergie qu'ils étaient, comme le sont souvent les enfants à cet âge.

D'abord je leur dis mon nom : Ruka

Et là je suis sidéré par la réaction d'un gamin qui me fait : "Ruka ni yoru fukuinsho!"

"L'évangile selon Saint-Luc". Je vous ai déjà dit qu'en japonais Saint-Luc s'appelait saint "Ruka". Du coup ça arrive que certaines personnes fassent le rapprochement. Maintenant, j'ai du avoir la réaction en tout une bonne dizaine de fois. Mais de la part d'un élève japonais d'à peine 6 ou 7 ans, ça m'a quand même fait drôle. Doshisha ne serait finalement donc pas une école chrétienne pour rien... 

Ensuite on fait un peu d'anglais en essayant de leur faire deviner d'où je viens.

"Espagne" dit l'un. Je réponds que c'est juste à côté. "Etats-Unis", "Australie", "Nouvelle-Zélande". Les réponses fusent dans tous les coins.

Pendant ce temps il y en avait un dans son coin qui n'arrêtait pas de dire "Corée du Nord, Corée du Nord, Corée du Nord..." Quand enfin je leur ai dit la bonne réponse, il a même fait d'un air sincèrement désolé : "Eh... mais je pensais que c'était la Corée du Nord..."

Les deuxième années avaient préparé une petite pièce en anglais pour Tanabata. Je vous en donne ici un petit extrait, celui de la rencontre entre Orihime et Hikoboshi :

Orihime : I am Orihime, nice to meet you

Hikoboshi : I am Hikoboshi, nice to meet you too

King of the sky : No, no, no! No love!

Orihime : sad

Hikoboshi : sad

King of the sky : Ok, meet once a year is ok.

Orihime and Hikoboshi : We are happy

C'était vraiment trop mignon.

Ensuite on a fait des origami pour les accrocher sur un "sasa" ( bambou nain ils disent dans le dico ), en quelque sorte le sapin de noel de Tanabata.

Les élèves étaient divisés en groupe de cinq ou six, et ils devaient montrer à toute la classe comment faire le pliage qu'ils avaient répété. Moi aussi je devais faire mon origami en suivant les instructions. Au bout de six ou sept je commençais un peu à fatiguer, quand est intervenu un petit incident qui a remis un peu de piment.

L'avant avant dernier groupe n'avait apparemment pas suffisamment répété son origami, ce qui fait qu'ils n'ont finalement pas réussi à expliquer à la classe comment le réaliser. Pour moi c'était juste un petit couac sans conséquences, mais ça a pris des proportions un peu plus grandes que ce que j'imaginais.

Chaque élève a été prié de faire son auto-critique :

-Si seulement on avait mieux répété, on aurait été capables d'y arriver.

-A cause de notre manque d'efforts, nous avons fait perdre beaucoup de temps à la classe.

-Nous avons aussi causé une gêne considérable aux groupes suivants, qui avaient bien répété, eux.

Et tous en choeur : Veuillez accepter nos plus sincères excuses.

En apparence, une classe un peu chahuteuse comme on en trouve certainement dans le monde entier. Pourtant il n y a pas l'ombre d'un doute, ce sont bien des petits Japonais que l'on y forme.

Voilà comment l'école primaire m'a donné une amorce de réponse à la question : "Comment on fabrique les Japonais?"

La sonnerie retentit, je dis au revoir à la classe et je m'apprête à partir quand le chef du groupe qui a subi les remontrances du professeur vient me voir : "désolé, vraiment sincèrement désolé". J'avais envie de lui dire que c'était pas la peine de se faire autant de bile pour ça, qu'au contraire j'étais bien content d'avoir pu échapper à deux origami supplémentaires et d'avoir eu un aperçu de la fabrique des Japonais. Enfin je vais quand même pas interférer dans le système éducatif japonais, je me contente juste d'un petit sourire avant de m'en aller.

Voilà pour cette semaine de Tanabata. Vraiment de tout je vous dis.   

 

27 juin 2009

C'est lesquelles déjà les hortensias?

Tout le monde parle de Mickael Jackson ces derniers temps. Mais j'ai rien à vous dire à propos de Mickael Jackson. J'avais prévu de vous parler de fleurs, alors je vais vous parler de fleurs.

En ce moment, on les voit fleurir un peu partout dans Kyoto :

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Ce sont les ajisai, ou hortensias en bon français.

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Ca y est, là je pense que je les ai vu suffisament pour retenir enfin à quoi ça ressemble, des hortensias.

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Donc voilà maman, la prochaine fois que tu me diras : "Ils sont pas beaux mes hortensias?"

Je ne te répondrai plus "Hein, c'est lesquels déjà les hortensias?"

Mais "Ils sont vraiment très beaux, mais je suis sûr que ça ferait encore mieux si tu en avais des bleus comme au Japon".

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Le pont d'où on observe la lune
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