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Le pont d'où on observe la lune
7 octobre 2008

Finalement je vais continuer mes cours sur le bouddhisme...

La vie suit son cours à Doshisha. Passées les premières impressions sur les cours et les profs, je commence à me faire une idée d'ensemble de ce qui m'attend pour ce semestre. Quel pied quand même de suivre tous ces cours en japonais! Surtout le cours sur la politique de l'Asie. J'en reviens pas; c'est vraiment moi qui prend toutes ces notes....

NOTES

Je dois quand même admettre que le prof de ce cours écrit pas mal de choses au tableau, et que sans ça je serais certainement incapable d'utiliser autant le japonais pour mes notes. Mais comme il a un style ultra-cursif ( façon polie de dire qu'il écrit comme un cochon ) il faut d'abord déchiffer, donc c'est pas comme si il me mâchait vraiment tout le travail. J'ai dit la dernière fois que ce cours était tout comme un cours de sciences po, je me corrige un peu. C'est quand même super interessant d'avoir un point de vue différent. Comme les profs de sciences po il aime bien raconter ce qui se passe en coulisses. Il nous dit que c'est le Japon qui est à l'origne de la plupart des projets de coopération régionale en Asie orientale. Sauf que la dernière fois que le Japon a officiellement proposé un projet pour l'Asie ça a un peu tourné en guerre mondiale. Du coup comme il a aucune crédibilité vis à vis de ses voisins, le Japon serait en fait obligé de demander à d'autres pays de se présenter comme les initiateurs des projets dont il en fait l'artisan génial... Intéressant.

En un cours comme ça, j'ai l'impression que mon niveau de japonais progresse beaucoup plus qu'avec quatre cours de japonais normaux. Du coup je commence à avoir vraiment l'impression de m'ennuyer un peu dans les cours de japonais. Et pourtant la plupart des élèves sont des Chinois ou des Coréens dont le niveau de japonais est bien plus élevé que le mien. Le principal intérêt que je trouve aux cours sont les dictées. Il y a pas mal d'idéogrammes que je sais lire mais que je suis incapable d'écrire, sauf que je sais pas bien lesquels. Les dictées, on peut pas plus scolaire, mais grâce à ça j'ai l'impression que ma capacité à écrire le japonais augmente rapidement. Sauf que les Chinois je me demande bien à quoi ça peut le servir. Les idéogrammes, ils les connaissent déjà par coeur. Le prof peut leur dire parfois "attention en Chine vous avez tendance à faire ce trait là comme ça, alors qu'au Japon on le fait plutôt comme ça". Mais c'est vraiment du titillage...

Comme exercice on nous demande souvent de faire nos propres phrases en utilisant une forme grammaticale précise. Moi je fais des phrases toutes bidons sur la qualité de la nourriture de la cantine ( irréprochable, soit dit en passant ) où les transports en commun encombrés le matin, mais il y a une élève chinoise qui s'est fait une spécialité d'écrire des paragraphes entiers en utilisant des mots dont je suis à peu près certain que je ne les reverrai plus jamais de ma vie. Je sais pas si c'est que les cours lui plaisent vraiment ou qu'elle essaye de s'amuser comme elle peut, mais je crois comprendre que le jeu consiste à voir combien d'idéogrammes le prof saura écrire en recopiant la phrase au tableau. Pour moi ça ressemble beaucoup à de l'ennui ce genre de passe-temps. Mais bon ça fait bien passer le temps n'empêche.

Je me suis pas encore essayé aux plaisirs des phrases extra-larges, je considère tout juste mes cours de japonais comme un moyen d'obtenir des crédits assez facilement; donc je m'y investis juste ce qu'il faut mais sans plus. L'idée s'est d'assurer suffisament mes arrières ce semestre-ci pour prendre le moins possible de cours de japonais le semestre prochain et m'essayer plus aux joies des cours en japonais... Enfin on verra, un peu risqué quand même mais ça vaut le coup d'essayer. Je m'estime encore hereux de pouvoir assister à des cours en japonais. Je pleins beaucoup mes camarades chinois qui non seulement ont l'air de s'ennuyer à mourir en cours de japonais, mais qui pour la plupart sont venus individuellement. Concrètement, par rapport aux étudiants en échange ( comme moi ), ça change qu'ils payent plein pot ( alors que moi je paye que les droits de scolarité de sciences po qui sont beaucoup moins élevés que ceux de Doshisha), et qu'ils n'ont pas le droit de s'inscrire à d'autres cours qu'à ceux du programme d'apprentissage du japonais. Enfin ils peuvent obtenir un diplôme de Doshisha et pas moi, mais bon je trouve ça cher payé du petit bout de papier... Apparemment ils n'ont même pas le droit d'aller à d'autres cours juste pour voir. Il semble que Doshisha ne reconnaîsse même pas le statut d'auditeur de libre, un des droits les plus élémentaires de l'étudiant pourtant! Enfin je pense que ça doit pas poser trop de problèmes pour des étudiants asiatiques de se glisser dans des cours pour Japonais. Moi aussi j'essaierais bien d'aller voir des cours auxquels je me suis pas inscrit, mais j'ai plus de chances de me faire repérer... Et alors, ils vont pas punir la soif de savoir quand même?! Quoique, il faut peut-être pas trop déconner avec ça. Que quelqu'un m'arrête si je dis des conneries, mais il me semble que sous l'époque Edo ( 1600 - 1868 ), lorsque le Japon a décidé de se fermer totalement au monde, l'apprentissage du Japonais était passible de la peine de la mort. Le Japon a beau officiellement être un pays ouvert aujourd'hui, presque trois siècles d'enfermement ça doit quand même laisser des traces...

Sinon je m'aperçois que je me plains depuis tout à l'heure. C'est vrai que dans l'ensemble les cours de japonais m'enchantent pas vraiment, mais bon c'est peut-être qu'un début; après ça devrait devenir plus intéressant. Déjà il y a une bonne ambiance de classe où les gens se parlent et se connaissent, et ça ça compte beaucoup. Seulement deux Occidentaux. Moi et un Américain qui vient de Hawaii, qui est passionné d'antiquité japonaise et qui s'est inscrit à des cours sur l'histoire de l'imprimerie en japonais. ( entre lui et moi avec mes cours sur le bouddhisme, je me demande bien qui est le plus tarré ). Aussi il y a un Australien d'origine viet-namienne. Je le vois beaucoup en dehors des cours car il fait parti du même cercle que moi. C'est un dieu du karaoké, mais il est là depuis six mois en même temps... Je nourris l'espoir de l'égaler un jour. Après il y a un Mongol à qui j'apprends un peu le français. Le soir de temps en temps il travaille à la cantine de Doshisha, donc à chaque fois que je passe il me remplit mon bol de riz à ras-bord. Il reste une dizaine d'élèves dans la classe. Tous Chinois ou Coréens ( ou devrais-je dire toutes Chinoises et Coréennes :D ).

Aujourd'hui j'ai pris une grande décision en abandonnant mon cours de lecture du mardi matin. Celui où la prof calculait notre vitesse de lecture... Je lui ai pas laissé une seconde chance. J'aurais pu pourtant, elle avait pas l'air si méchante et elle était mignonne aussi ( quoi que je sais plus très bien, tous les souvenirs concernant ce cours voguent désormais dans un épais brouillard opaque). Mais ça aurait été pire si je m'étais mis à aimer ce cours au bout de la seconde fois. Au moins là ça me permet de commencer à 10h45 au lieu de 9h une fois dans la semaine, et c'est pas de refus!

Sinon les quelques petits plaisirs: le cours de littérature japonaise qui tient toutes ses promesses. La prof s'est mise à fantasmer sur les joueurs de taiko ( tambour japonais ) qui ont selon elle "des abdos comme les rues de Kyoto".

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Ce qu'on appelle en bon français des tablettes de chocolat... Je vous l'accorde ça sent la réplique bien préparée et répétée à outrance, mais bon qu'est-ce que ça fait du bien d'avoir une prof aussi différente des autres! On a commencé la littérature classique du 12ème, 13ème siècle; ben c'est pas triste les moeurs de l'époque...

Ah oui, comme je le disais dans le titre de cet article, je vais finalement garder les cours sur le bouddhisme auxquels j'avais décidé de me désinscrire. Aujourd'hui j'ai discuté par hasard avec une fille du même cours qui m'a dit que beaucoup d'élèves le prenait parce que le prof donnait déjà 50% des points aux élèves présents à chaque cours ( l'appel est systématique, mais je savais pas qu'il était si important) . Il y a bien un rapport à écrire, mais certainement que la moitié de la classe ne le rendra pas. Je comprends mieux ce sentiment de nausée que j'avais ressenti en voyant cette classe dont la moitié dormait ou jouait à la nintendo ds pendant que le prof parlait dans le vide un langage qui me demeurait inaccessible. Tout le monde prend ce cours parce que les crédits sont faciles à obtenir, après du moment qu'on fait acte de présence... Quand même des sacrés glandeurs ces Japonais :)

 

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Commentaires
L
C'est déjà assez du dessin comme ça les idéogrammes, il faut que je m'applique! Quand je saurai écrire avec aisance, peut-être que tu verras poindre des petits bonhommes dans les marges, mais patience...<br /> Bisous
M
Lucas, as tu oublié d'emporter tes crayons à papier HB (crayon de bois pour les Picards !!!), je ne vois aucune caricature de prof ou autres dessins sur tes notes. T'es pas malade au moins ?
Le pont d'où on observe la lune
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