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Le pont d'où on observe la lune
28 octobre 2008

Fin Octobre

Voilà un mois d'Octobre qui se termine tranquillement sur la ville coincée entre ses montagnes. Les feuilles ont pas l'air pressées de vouloir changer de couleur, tout ça est encore bien vert. Il y a juste le froid s'installant assez rapidement pour nous rappeler que l'automne est déjà bien entamé.

Vue_a_rienne

(Ne pas se fier à cette photo pour avoir un aperçu de la saison, je l'ai prise il y a un petit moment déjà et je l'ai mise là parce que je l'a trouvait pas trop mal, et qu'il fallait bien que je la mette quelque part un jour.)

Juste pour dire que je vais maintenant vous reparler un peu de la vie à Doshisha, des cours, et tout ça et tout ça... Vous souvenez vous du cours sur la politique internationale de l'Asie orientale? J'en avais parlé dans le tout premier blog et un peu par la suite. Mais dès le premier article, j'avais fait part de mes inquiétudes sur un terme utilisé dans le résumé du cours. Il y était écrit que le prof nous demanderait régulièrement de rendre des "mini-rapports". "Ca correspond à quoi concrètement "mini"?", m'étais-je alors dit... En prépa ou à Sciences Po quand ils nous demandent d'être succints ça fait quand même bien 2 ou 3 pages... 2 ou 3 pages de japonais à écrire régulièrement?! Cette petite angoisse m'est restée pendant tout ce mois d'Octobre, puis s'est envolé il y a quelques jours; lorsque j'ai dû rendre mon premier mini-rapport.

Il faut savoir que dans le pays qui a inventé le bonsaï et le tamagochi, le terme "mini" prend véritablement tout son sens. Il faut croire qu'une culture millénaire de miniaturisation, ça s'oublie pas si facilement... Donc qu'est-ce qu'un mini-rapport? Un petit papier à peu près aussi large qu'un livre de poche, sur lequel le prof nous demande de ressortir son cours et de donner des impressions éventuelles. Le professeur le distribue dix minutes avant la fin du cours, et une fois sorti de la salle c'est fini, rendu, on en parle plus. Et dire que je me voyais sacrifier des dimanches entiers à la rédaction de mes mini-rapports...

Je suis heureux que finalement ça ne soit "que ça" un mini-rapport, mais je ne vous cache pas ma panique lorsque le prof nous annonce comme ça dix minutes avant la sonnerie " vous allez maintenant m'écrire un mini-rapport". Il s'est passé ce qu'il se passe toujours quand s'est comme ça, paralysie totale du japonais et impossibilité de me souvenir comment on écrit les idéogrammes les plus basiques. Le prof m'a vu galérer et il a dit que je pouvais écrire en anglais, mais la prochaine fois me je me laisse pas avoir par la surprise. En plus on écrit le mini-rapport avec les notes sous les yeux, qu'il suffit généralement de réarranger en des phrases potables. Et c'est dur de devoir traduire en anglais alors que tous les termes clés à utiliser sont en japonais sur mon cahier. Mais bon, comme désormais je sais ce qui m'attend, je pense être suffisament armé pour la prochaine fois.

Alors que le froid de l'automne s'installe, la fin Octobre est donc le moment où les cours se dévoilent complètement. Ils montrent leur vrai visage, jusque là emmitouflé derrière le sérieux apparent de la liste des exigences du cours et des références bibliographiques à n'en plus finir...

Mais quittons un peu Doshisha si vous le voulez bien, je vous emmène faire un tour dans ma résidence universitaire à Mukaijima. Ces derniers temps je suis assez occupé le soir en rentrant, je participe à l'organisation d'une grande fête qui aura lieu le 8 Novembre. La résidence de Mukaijima organise deux grandes fêtes par an, une d'automne et une de printemps. Donc c'est pas juste de la petite fête organisée comme ça un peu à l'arrache; en vrai ça nécessite pas mal de préparation. Pourquoi pas participer pour voir un peu ce qu'il se passe en coulisse?

Première réunion : Presque une quinzaine de personne. Il y a de la musique et ils ont prévu de la nourriture. Ca reste convivial mais il y a quand même un petit côté formel au moment où on se présente chacun notre tour. Et pas simplement "salut, c'est Lucas". Au Japon, se présenter obéit à un rite très codifié :

Ruka to mooshimasu. Furansu kara mairimashita...

Je m'appelle humblement Lucas. Je suis venu humblement de France...

Traduction très approximative mais ça a moins le mérite de rendre la solemnité de ce genre de cérémonie. En langage poli quand on parle de soi on doit utiliser des termes qui tendent à se rabaisser. Les verbes les plus courants ( venir, parler, manger, etc... ) existent en plusieurs formes. Une forme normale, une forme humble, et une forme de dignification quand on s'adresse à un supérieur. "Comme vous l'avez dit dignement, monsieur le professeur..." J'ai un peu honte de mes traductions, mais je pense que ça rend quand même un peu l'idée générale, enfin j'espère...

Après la cérémonie de présentation l'organisateur vient nous voir chacun d'entre nous pour prendre le numéro de téléphone et l'e-mail et nous demande nos disponibilités. Puis il s'adresse à tout le monde "Je sais que vous êtes sans doute occupés avec vos rapports ( dans mon cas on va faire comme si hein ), mais venez s'il vous plait".

Je suis tellement habitué à ce que ça fasse plus de loopings le japonais quand on demande quelque chose que là ça m'a paru un peu sec, ou désespéré je sais pas trop. Peut-être que le message subliminal derrière tout ça c'était : bien sûr on va s'amuser à organiser cette fête, mais quand même faut pas déconner il y a du pain sur la planche"

Donc voilà, c'est parti pour deux semaines d'organisation d'une fête à la japonaise!

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Commentaires
M
j'ai lus un article aujourd'hui faisant part des résultats des championnats internationaux de Karaoké qui se sont déroulés en Finlande, <br /> et tiens toi bien pour les femmes c'est une française qui est arrivée première et pour les hommes un australien<br /> je pensais que les Japonais étaient les rois dans ce domaine
B
La photo c'est Doshisha ou Mukaijima?<br /> Y'a pas de voitures au Japon?<br /> As tu trouvé une astuce pour reconnaitre ton vélo ou est-ce ton vélo qui te reconnais?<br /> <br /> Je suis impatient de lire les aventures de "Ruka fait la fête" (même humblement).<br /> <br /> Bises
A
Je me demande de quoi on aurait l'air si on ajoutait des "humblement" à chacune de nos phrases en France ^ ^<br /> <br /> N'empêche, si un prof m'avait dit "vous pouvez rédiger ce mini-rapport en anglais" je ne me serais pas senti soulagé mais serais sans doute devenu tout blanc!
Le pont d'où on observe la lune
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