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Le pont d'où on observe la lune
31 octobre 2008

fête et cours

J’ai encore laissé pas mal de temps sans écrire dans ce blog, mais j’ai un alibi avec preuves photographiques à l’appui.

la_salle

Comme je vous le disais dans l’article précédent, en ce moment je participe à la préparation de la fête de Mukaijima qui aura lieu le 8 Novembre. On en est à la phase où on s’occupe de la déco, donc comme ça me plait bien je me prive pas et je participe assidument à toutes les séances de peinture. Vous voyez ce sous-sol moche ? D’ici une semaine il doit être entièrement recouvert de tous nos gribouillis. Donc voilà, autant dire qu’il y a du boulot. Heureusement que l’on peut encore réutiliser les œuvres d’art des prédécesseurs pour faciliter la tâche, mais c’est pas marrant si on essaie pas de rajouter un peu de nouveau.

sketch

Donc en exclusivité l’esquisse de mon énorme dessin.

dessine

Pris en flagrant délit de travail acharné. Pour le modèle j’ai pas fait compliqué, je me sers juste d’un guide touristique que j’ai emporté avec moi au Japon…

Voilà comment j’occupe une bonne partie de mon temps le soir en rentrant. C’est la première fois depuis que je suis arrivé ici que j’ai passé une semaine aussi remplie, avec des cours qui se révèlent de plus en plus. J’ai découvert le vrai visage de mon cours sur « La pensée japonaise », et il est assez sobre… C’est un cours destiné seulement à des étrangers,  pour lequel le prof a pas l’air de vouloir se donner à fond. Pendant les premières séances il s’était contenté de nous montrer des vidéos qu’il arrêtait de temps en temps pour ajouter ses commentaires et se donner bonne conscience. Cette semaine on est enfin entré dans ce qui va constituer le cours à proprement parler. L’étude de textes écrits par des gars du 17ème siècle qui expliquent comment se comporter envers sa famille et la société. On a deux exemplaires, avec la version en japonais ancien et celle en japonais moderne. D’abord on s’arrache les yeux chacun notre tour à essayer de lire la version originale ( non seulement on y comprend rien, mais en plus c’est super mal imprimé)puis on passe à la lecture de la version moderne. Le professeur ponctue chaque intervention de son petit commentaire, et rebelotte. Il y a quand même un truc assez sympa dans ce cours, c'est la façon d'être du prof qui est tout de même drôle. Imaginez juste, si vous le pouvez, un Japonais parler avec exactement les mêmes attitudes et les mêmes tics verbaux ( ééééeuuuuuuuh) que la marionnette de François Hollande dans les Guignols. C'est spectaculaire, mais je me demande si ça vaut vraiment le coût de se détruire les yeux toutes les semaines comme ça...

Par contre un autre cours qui m'a agréablement surpris, c'est celui sur la tradition et les arts du Japon. Un cours dédié principalement à des étrangers mais bizarrement jusque là le plus compliqué d'entre tous. Le prof donne vraiment l'impression de pas vouloir se faire comprendre. Apparemment il part du principe que l'on a tous un gps implanté dans le crâne qui affiche une carte ultra-détaillée de Kyoto, et que il suffit d'écrire autant de noms au tableau que possible pour être clair. De toute façon comme on a tous un dico électronnique, si on comprend pas on a qu'à chercher...

Mais ce qu'il y a de bien avec ce professeur, c'est que ces derniers temps il ne parle pas beaucoup. Ces dernières séances il a invité des spécialistes pour venir nous parler de la peinture ou des jardins japonais. Le cours sur les jardins était pas mal, avec un joli power point, plein d'images et pas trop de textes. ( sauf que le prof s'est pas gêné pour casser le spécialiste des jardins en lui reprochant de ne pas avoir écrit au tableau deux ou trois termes compliqués... Pas cool). La séance d'hier a vraiment été le summum avec un monsieur venu nous parler du noh, le théâtre traditionnel japonais. Essayez de taper noh sur youtube pour voir à quoi ça ressemble, vous risquez de sentir une furieuse envie de dormir au bout de quelques minutes. Et pourtant je vous assure que le cours d'hier était passionnant. Si vous avez eu le courage d'aller jeter un coup d'oeil, vous avez pu remarquer que les acteurs portent des masques, donc pour transmettre des expressions ou des émotions il faut vraiment compter sur tout le reste de corps. Le spécialiste du  noh nous a donc montré; c'était plus que convaincant. Après il a dit des tas de belles choses sur la culture japonaise que j'aurais du mal à transmettre ici sans avoir l'air de dire des banalités, mais je vous assure que c'était très profond. Donc voilà, je suis ressorti vraiment fasciné, pourvu que ça dure...

Aujourd'hui je suis allé pour la première fois au ciné club de Doshisha. Enfin je dis ciné club, mais la salle où ils ont projeté ça était une vraie salle de ciné. Apparamment ils ont vraiment les moyens à Doshisha, au Japon rien n'est trop beau pour une université privée... Le film sinon c'était "La onzième heure", le documentaire réalisé par Léonardo Di Caprio sur le piteux état de la planète. Un film percutant. En accordant la priorité à l'économie on a oublié qu'il y avait la nature à côté, et un beau jour ça va nous retomber dessus. Ca c'était le message du film, un message déjà répété mille fois sans doute mais c'est vrai que ça fait pas de mal de le répéter, sans cesse... Sauf que quand je voyais les images de la bourse qui s'affolle, j'avais du mal à trouver ça dérisoire à côté des problèmes environnementaux. Bien au contraire pendant tout le film j'ai pensé à la baisse incontrôlable de l'euro par rapport au yen ( un euro = 160 yen quand je suis arrivé, 110 yen maintenant. Certes ça va devenir plus simple pour faire la conversion, mais je préfère être riche même si ça me force à me calculer un peu). Donc voilà, ce film n'a pas exactement eu sur moi l'effet escompté... Peut-être que je suis un cas désespéré, ou alors c'est le discours alarmiste qui n'est peut-être pas la bonne méthode pour véritablement sensibiliser aux problèmes environnementaux...

Donc voilà, honnêtement ce film m'a quand même fait un peu réagir, en sortant je me suis qu'il fallait faire quelque chose, mais concrètement je pense pas qu'il va vraiment changer mes habitudes. D'ailleurs en sortant on a pas eu le temps de trop y réfléchir. Comme on avait un peu faim, on est allé directement au resto du ciné de Doshisha, "le hamac de paradis".

J'ai mangé ma première pizza depuis deux mois. Elle était minuscule, mais ça fait quand même du bien!

C'est ici que je vous laisse!

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Commentaires
M
Alors Lucas sincèrement, je préfére m'éclater en regardant une pièce avec Jacqueline Maillan que de me rendre au théâtre pour suivre une pièce Noh !!!
Le pont d'où on observe la lune
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