Petite promenade de santé
Un périple dominical de 100 kilomètres pour clôturer une semaine riches en visites. Je dirais pas que c'est devenu la routine, mais presque.
Destination : le Horyu-ji, un temple situé à une bonne dizaine de kilomètres au Sud de Nara. L'un des plus vieux temples du Japon, il est connu pour abriter l'une des plus belles collections de statues des premiers temps du bouddhisme au Japon.
Départ à 5h30, pour arriver sur les lieux à 8h15, juste pour l'ouverture. J'ai déjà près de cinquante kilomètres dans les pattes, mais la motivation de voir ce qui m'attend ne laisse aucune place à la fatigue.
Quelques infos supplémentaires sur le Horyu-ji. Ce temple doit sa construction vers la fin du 6ème siècle au Prince Shotoku. Fin sixième siècle, c'est la période à laquelle le bouddhisme est entré au Japon. Et s'il il y a une chose à retenir du Prince Shotoku, c'est qu'il a énormément oeuvré pour que le bouddhisme s'impose, jusqu'à poser les fondements d'une véritable religion d'Etat dans la période suivante ( époque Nara, huitième siècle).
Comme vous avez pu vous en apercevoir en lisant mon dernier article, j'ai beaucoup renoué récemment avec les joies des excursions en solitaire. J'en ai fait part dans mes tous premiers articles, lors ne mon arrivée au Japon j'étais extrêmement réticent à effectuer ce genre de visites tout seul. Les temples, si j'y restais trop longtemps, me plongeaient dans une sorte d'angoisse qui finissait bien vite par devenir insupportable.
Au fond j'avais beau m'être préparé autant que je pouvais à la rencontre avec le Japon, n'empêche qu'entrer seul dans un temple s'était se retrouver seul face à l'inconnu. Pour éviter ce sentiment de perte de repères totale, j'essayais au début d'effectuer mes visites autant que faire se peut avec quelqu'un. Au moins comme ça je serais pas seul paumé, me disais-je...
Je sais pas trop comment un tel revirement a pu s'opérer, mais maintenant je préfère vraiment être seul pour aller visiter des temples. Peut-être la durée du séjour, toutes les choses apprises. J'ai effectué ma percée, tout cela ne me semble plus aussi inconnu. Tous ces mystères, je veux maintenant les affronter directement en face, sans essayer de les fuir. Je regarde désormais droit dans les yeux les énigmatiques statues des Bouddhas et autres Boddhisattvas, et même les rois terrasseurs de démons, avec leur regard menaçant, ne m'intimident plus autant que dans les premiers temps.
Par contre pas de photos à vous fournir de tout ce beau monde. Il faudra que vous alliez vous y confronter par vous même.
Malgré sa grande notoriété, le Horyu-ji ne se classe pas parmi ces temples impressionnants, tels celui aux milles statues de Kyoto ou celui qui contient le grand Bouddha de Nara, si ça peut rapeller des souvenirs à mes parents... Il n'empêche qu'il se dégage vraiment de ce temple quelque chose d'émouvant. J'ai passé en tout trois heures de contemplation calme et sereine dans le Horyu-ji. Chose absolument impensable il y a encore six mois. Aurais-je grandi? Ou alors c'est ma spiritualité qui se développe...
C'était un peu grisonnant pendant toute la matinée. C'est parfait, c'est l'atmosphère idéale pour visiter un temple. Mais alors que je m'apprête à quitter le Horyu-ji, voilà que le ciel commence à s'éclaircir. C'est parfait, c'est juste ce qu'il faut pour une petite ballade à vélo dans Nara.
J'ai découvert des tas de coins sympas de Nara dont je soupçonnais même pas l'existence. Petit message à mes parents : C'est dommage, si j'avais sû je vous aurais écourté la visite du parc de Nara pour vous y emmener faire un petit tour. Je suis sûr que ça vous aurait plus... Bah, on a qu'à dire que ce sera pour une prochaine fois...
Reconstitution de l'ancien palais impérial de Nara, tel qu'il pouvait exister au huitième siècle, lorsque Nara était capitale du Japon. Une photo pour mes parents qui avaient été très intrigués par la manière dont les Japonais reconstruisaient leurs vieilleries... Ah oui et bonne fête maman, t'as jamais eu ça la photo d'un palais impérial en reconstruction?
Bon, et ben maintenant il va falloir penser à rentrer doucement...
Et enfin rentré avec 100 kilomètres dans les jambes... Euh, ben mine de rien un peu fatigué quand même...