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Le pont d'où on observe la lune
29 mai 2009

Récidive

Ce qui devait arriver est arrivé il y a une semaine : premier cas de grippe porcine détecté à Kyoto. Ca faisait déjà un petit moment que l'épidémie avait commencé à se répandre dans les préfectures voisines de Osaka et de Hyogo (Kobe), mais rien à Kyoto pendant quelque temps. Même si la grippe a tardé à venir, la réaction ne s'est pas faite attendre : fermeture immédiate pour une semaine de toutes les écoles.

C'est bien gentil, mais qu'est-ce qu'on va faire de tout ce temps? Il est bien entendu déconseillé de sortir, et de toute façon si on décide de mettre un pas dehors, c'est partout le même spectacle des gens avec leurs masques pour se protéger de l'épidémie. Je trouve la réaction légèrement exagérée, on fait difficilement plus étouffant comme atmosphère. Hors de question de se laisser aller à la psychose générale, pour ses "vacances" il faut partir loin.

Il y a une semaine de congé, un temps qui s'annonce superbe, voici à nouveau les conditions réunies pour une excursion à vélo. Cette fois-ci, ça sera même plus loin et plus long que le voyage jusqu'à Obama. Cinq jours, quatre nuits, des kilomètres que j'ai cessé de calculer, mais ça doit sûrement faire un bon paquet. Voyez plutôt le tracé général de ce périple :

ensemble

Objectif Ise, une ville située à l'extrémité de la péninsule du même nom.

Ise est surtout célèbre pour son grand sanctuaire; le plus important de tout le Japon. Il est en effet dédié à la déesse du soleil Amaterasu, qui serait selon la mythologie japonaise l'ancêtre de la lignée impériale...

Sur le chemin de Ise, étape à Asuka. Asuka est une ancienne capitale du Japon, vers les VI et VII siècles. Aujourd'hui c'est un village au milieu de la montagne, qui en dehors de quelques rochers éparpillés ça et là ne laisse pratiquement plus rien voir de son passé impérial.

Et enfin au retour passage par Iga, la ville des ninjas...

Mais voici sans plus attendre l'itinéraire détaillé de ce voyage :

ujiasuka

Ligne mauve sur la carte : départ de Kyoto le samedi à 7h30. On roule tout droit vers le Sud, traversant la plaine du Kansai. Sur le chemin on passe par Nara, une ville fort intéressante mais sur laquelle on a vraiment pas le temps de s'attarder pour me moment : il y a vraiment beaucoup de choses à voir pour la suite. Vers 11 heures on arrive à Kashihara, ville située au Nord de Asuka. On y visite le sanctuaire de Kashihara :

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Et on en profite pour aller voir la tombe de l'Empereur Jimmu, qui se situe juste à côté. En espérant que le premier Empereur du Japon saura nous protéger durant notre périple...

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Arrivée à Asuka, un village tout tranquille dont on a du mal à imaginer aujourd'hui qu'il a pu être le centre politique du Japon pendant près de deux siècles.

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Ce qu'il reste de l'histoire de Asuka, c'est surtout des ruines, des vieilles pierres plus ou moins bien assemblées dont on ne comprend pas toujours le sens :

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Ca m'a beaucoup rappelé le Cambodge cette visite de Asuka : un soleil qui tape, des ruines, et un vélo pour circuler entre les ruines. Mais il faut quand même être honnête : les ruines de Asuka en jettent beaucoup moins que celles de Angkor. On va donc juste voir les principales, et après on se met dans un coin à l'ombre pour se reposer.

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Monument le plus célèbre de Asuka, un énigmatique rocher...

Même si on en a vite marre de courir après des gros cailloux qui ne veulent rien nous révéler de leurs secrets, on est quand même facilement envoûté par l'atmosphère de cet endroit. On sent bien qu'il s'est passé quelque chose de très important ici, mais si pour la plupart les évènements de cette époque sont oubliés à jamais. Face émergée de l'iceberg, les ruines que l'on trouve éparpillées un peu partout aux quatres coins de Asuka nous rappellent la longue et lointaine histoire de ces lieux. C'est dans ce village tout tranquille que le passé du Japon repose en paix.

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Le singe...

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... et la tortue. Qui les a sculptés? Pourquoi? Mystère...

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Il ne faut pas se laisser tromper par l'appellation de village, Asuka est un endroit proprement immense. La nuit commençant à tomber, nous cherchons un endroit où dormir dans les montagnes.

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Il faisait noir quand on a trouvé cet endroit. C'est toujours marrant de découvrir au lever du jour quelle tête avait vraiment le lieu où on a installé notre campement.

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Les arbres au dessus de nos têtes se sont transformés en d'étranges bestioles au cours de la nuit. Le jour une fois levé, ce sont à nouveau de simples arbres. Il fait un peu nuageaux aujourd'hui, mais c'est peut-être pas plus mal en vue de ce qui nous attend : fini les vastes plaines du Kansai, pour se rendre à Ise il va falloir franchir les montagnes.

Sortir d'Asuka a été un défi plus grand qu'on ne le croyait. Cet endroit est un vrai labyrinthe, et on s'y perd, on tourne plusieurs fois en rond avant de trouver cette maudite route 166...

Après deux heures d'errance, nous l'avons enfin trouvé. Une fois lancés sur l'orbite de la route 166, nous sommes persuadés que rien jusqu'à Ise ne pourra nous arrêter... Aurions-nous négligé la coriacité du col de Takami?

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Situé sur la carte à la jonction de la ligne mauve et de la ligne rouge, le col de Takami est la seule façon que la préfecture de Nara a trouvé de nous dire "au revoir".

La montée n'en finit pas. Pour me redonner du courage, je pense à la façon dont s'écrit "col" en idéogrammes :

峠 col. Si on décompose :  

On a d'abord à gauche l'idéogramme pour "montagne" : 山

A droite, dans la partie supérieure, l'idéogramme pour "haut" : 上 

Et dans la partie inférieure, l'idéogramme pour "bas" : 下

Le col, c'est donc en japonais un "montagne-haut-bas" : 峠

COL

Je garde donc l'espoir que même si la montée est ardue, il y aura forcément une descente de même envergure pour nous récompenser ensuite. En espérant que les mots ne nous trahissent pas...

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Ca monte vraiment très très fort... Heureusement qu'il y a le paysage pour occuper les yeux pendant que les jambes sont en train d'en baver. Après une montée interminable, nous parvenons enfin à l'entrée du tunnel. C'est bizarre comme façon de dire, mais c'est vraiment comme ça que les choses se sont passées. Après l'éprouvante ascension du col de Takami, le tunnel de Takami n'a été que du bonheur : une descente vertigineuse de près de 2,5 kilomètres, space mountain je vous dis.

Et une fois arrivés à la sortie du tunnel, nous aperçevons enfin le paneau que nous attendions tant :

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Nous voici arrivés dans la préfecture de Mie! Ise est à l'autre bout de la préfecture de Mie, donc reste encore à la traverser. Mais on avance, et à partir de ce point on sait que l'on y arrivera coûte que coûte à Ise...

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"Bravo les gars, z'avez fait du bon boulot", nous dit Mie en nous offrant ce splendide paysage. Et après ça la descente continue pour encore des kilomètres et des kilomètres. Les mots ne nous ont ainsi pas trompé. Ouf...

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La belle eau claire de Mie...

La grande descente s'arrête bien au bout d'un moment, mais il y a ensuite un tel équilibre entre montées et descentes que nous progressons plutôt rapidement. Il est environ 17h30 lorsque nous parvenons aux portes d'Ise. C'est à ce moment là qu'une grosse averse se déclenche. Nous nous abritons devant un magasin. Le propriétaire nous invite alors à l'intérieur. Pendant une heure on discute, il nous donne des renseignements pratiques. Etant donné la pluie, il serait peut-être judicieux pour cette nuit de ne pas dormir à la belle étoile. Notre hôte nous indique l'endroit d'un karaoke à Ise pour passer la nuit. Après une heure la pluie s'arrête enfin, nous remercions le monsieur qui nous a si chaleureusement offert l'abri, et reprenons la route pour faire les quelques derniers kilomètres qui nous séparent de Ise.

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Et nous y voici! Enfin administrativement tout du moins, parce que pour atteindre les lieux intéressants il va falloir pédaler encore un peu. Pour l'instant nous sommes dans le Mukaijima de Ise, Mais on ne va pas chercher à s'aventurer plus loin alors que la nuit est sur le point de tomber. Direction le karaoké qui nous a été indiqué.

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On chante une petite heure et demie, et après dodo. Par contre impossible de passer toute la nuit ici. On sera automatiquement éjecté à deux heures du matin. C'est pas plus mal comme ça. Ca nous permettra d'être sûrs d'arriver à l'heure pour un spectacle que le voyageur à Ise ne doit manquer pour rien au monde.

Debout à 2 heures comme prévu donc, et en route pour l'autre bout de la ville sans carte, sans rien. On demande notre chemin à un gars bossant dans un combini, aux flics qui nous ont dessiné une belle carte bien détaillée. Avec ça, on arrive à l'heure à destination : les rochers Meoto. Il n y a plus qu'à attendre.

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Ce à quoi nous venons d'assister est l'un des levers de soleil les plus célèbres du Japon. Liés par une cordre, Meoto-iwa, ou les rochers Meoto symbolisent Izanami et Izanagi : le couple divin qui a crée le Japon. Je n'ai pas grand chose à ajouter là-dessus. Essayez un peu de décrire un lever de soleil, vous aurez sûrement du mal. Ajoutez-y une mer bien agitée et la dimension mystique conférée par ces deux rochers, vous obtenez quelque chose de vraiment inénarrable.

C'est vraiment à voir, et c'est tout.

Après s'être levé à deux heures du matin pour aller voir un lever de soleil, on est quand même bien crevés. On se repose donc au bord de la mer pendant deux petites heures avant de reprendre la route.

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Et c'est parti, nous voilà tous frais (enfin presque) pour la suite des aventures.

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En route pour le principal but de ce voyage : le légendaire sanctuaire d'Ise.

Alors que la veille on s'était complètement paumés pour sortir du labyrinthe de Asuka, arrivés à Ise tout a marché comme sur des roulettes. Pas de longues heures d'errance, on trouve toujours le bon chemin qui nous mène au bon endroit. Serions-nous guidés par la déesse Amaterasu?

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Ce qui frappe le plus quand on arrive à Ise, c'est la grande simplicité de l'architecture. Je m'attendais bêtement à ce que le sanctuaire le plus important du Japon soit quelque chose de beaucoup plus pétant. Quelque chose d'un peu plus comme ça :

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Photo prise à Kurama, un village perché dans la montagne au Nord de Kyoto.

Il n'est pas nécessaire d'observer très longtemps pour s'apercevoir que le style de Ise est quand même très très épuré en comparaison de la plupart des autres sanctuaires.

On se demande d'abord où est passé le rouge flashy, on s'aperçoit ensuite que les espèces de mini-lampadaires sont beaucoup moins ornementés. Les bâtiments sont aussi très simples, parfois on a juste l'impression de plaques de bois assemblées les unes aux autres. Aucune décoration sur les façades ou les toits et absence totale de statues.

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Et là on ne peut s'empêcher de se dire : ouah quand même sacrément gonflés ces Japonais. Malgré toute la richesse de leur patrimoine, ils ont fait de ce qui s'apparente davantage à un prototype de sanctuaire qu'à un véritable sanctuaire le lieu le plus sacré de leur pays.

Le sanctuaire d'Ise possède une autre particularité, qui explique en partie pourquoi il a conservé un style si simple : les bâtiments principaux en sont détruits pour être reconstruits à l'identique tous les vingt ans.

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Le lieu le plus sacré de tout Ise : le sanctuaire principal où l'on vient prier la déesse du soleil Amaterasu.

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Et juste à côté le même sanctuaire, mais en construction. La dernière reconstruction date d'il y a quinze ans. Dans cinq ans, le sanctuaire voisin sera donc detruit pour laisser place à celui qui est actuellement en construction, mais qui d'ici là sera achevé.

Ce cycle se perpétue ainsi tous les vingt ans, le sanctuaire principal alternant d'un endroit à l'autre.

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Le pont qui mène au sanctuaire d'Ise est lui aussi détruit pour être reconstruit tous les vingt ans.

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Si le sanctuaire d'Ise a gardé un style si primitif, c'est donc parce que cela fait environ 1500 ans qu'il est détruit et reconstruit selon des techniques immuables, se transmettant de génération en génération.

Alors que dans les autres sanctuaires l'influence de l'architecture bouddhique a été déterminante, on note dans le sanctuaire d'Ise beaucoup d'éléments d'architecture typiquement japonais, antérieurs à l'arrivée du bouddhisme au Japon (vers le VI ème siècle).

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Autant Asuka a été plutôt conforme à l'image que je m'en faisais, autant Ise a été une surprise totale.

Si l'on est d'abord dérouté par l'architecture extrêmement épurée, bien vite on se retrouve complètement envoûté par l'atmosphère qui se dégage de ces lieux. Certes rien de ce qui se trouve dans le sanctuaire d'Ise n'est vraiment ancien, mais on y ressent vraiment tout le poids de cette tradition qui se perpétue depuis des siècles. Ca fait quand même quelque chose de savoir que le sanctuaire que l'on est en train de regarder se tiendra quelques mètres plus loin dans cinq ans, et que vingt ans plus tard il sera revenu à sa place originelle.

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Une question que l'on ne peut pas s'empêcher de se poser : où est-ce qu'ils trouvent tout l'argent pour faire tout ça? Certainement pas de l'Etat à mon avis, le Japon fonctionnant comme nous en régime de séparation de la religion et de l'Etat. Enfin même si constitutionnellement c'est à peu près la même chose, dans la pratique il y a tout de même de grosses différences : le contexte chrétien qui a donné lieu à la laïcité n'a pas grand chose à voir avec le contexte religieux du Japon.

Pour rappel les deux religions principales sont le shinto et le bouddhisme (qui se divise en une infinité de sectes n'ayant strictement rien à voir entre elles, mais on va pas faire compliqué). Alors que le bouddhisme a été importé du continent, le shinto est une religion intrinsèque au Japon.

Les deux rochers symbolisant les deux divinités fondatrices Izanami et Izanagi, le sanctuaire d'Ise consacré à la déesse du soleil Amaterasu. Tout ça c'est du shinto.

C'est suite à la seconde guerre mondiale qu'a été défini le principe de séparation de l'Etat et de la religion. L'Etat japonais s'est cependant servi parfois du caractère intrinsèque du Shinto pour donner un petit coup de pouce à cette religion, prétextant qu'il aidait ainsi non pas la religion, mais la tradition et la culture. Il ne s'agit pas seulement d'une ruse, la limite entre les deux est effectivement difficile à tracer. C'est ça quand on essaye de plaquer des instutions occidentales nées dans un contexte occidental à d'autres contextes qui n'ont rien à voir...   

Mais si il y a un sanctuaire que l'Etat japonais n'a surtout pas intérêt à promouvoir, c'est bien celui de Ise. Parallèlement à sa modernisation entamée à la fin du XIXème siècle, le Japon a connu son éveil nationaliste. Le sanctuaire d'Ise comportait alors tous les éléments succeptibles d'en faire un pilier du nationalisme japonais :

-d'abord ce caractère "Japon des origines", qui n'a pas été entaché par l'arrivée du bouddhisme.

-mais aussi et surtout le lien avec la famille impériale : la déesse Amaterasu, ancêtre de l'Empereur.

Même si le Japon d'avant-guerre reconnaissait formellement la liberté de religion, tous les citoyens japonais avaient ainsi l'obligation de vouer un culte à la déesse Amaterasu. C'est pour mettre fin à cette situation de collusion entre Etat et Shinto que les Américains ont imposé la séparation de l'Etat et de la religion. Même si l'Etat arrive parfois à y échapper, on voit mal comment il pourrait soutenir un sanctuaire qui a été au coeur du nationalisme japonais.

Je vais laisser ici mes réflexions sur Ise. J'ai l'impression d'avoir vraiment laissé les choses à moitié, mais il faut bien que je reprenne le récit de mon voyage. Ise est en tout cas un sujet passionnant, sur lequel j'ai bien l'attention de faire encore des tas de recherches. Je vous en ferai peut-être part ultérieurement si ça vous intéresse... Mais reprenons sans plus attendre la route.

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Petite ballade dans les rues commerçantes se trouvant juste à la sortie du sanctuaire.

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Il paraît que Sarko est en train de nous remettre la dose sur les problèmes de sécurité. Qu'il vienne au Japon moi je dis. Comme vous le voyez ici, même une ville comme Ise n'est pas épargnée par les phénomènes de gangs.

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Le centre-ville d'Ise. Un dernier coup d'oeil et nous nous mettons en route pour Tsu. Il fait vraiment très chaud, et comme aujourd'hui on l'a jouée plutôt cool cool, les 35 kilomètres qui nous en séparent paraissent durer une éternité. 

Enfin arrivés, nous décidons d'aller faire un petit tour dans un onsen. Vous vous doutez sûrement que nous commencions à devenir, comment dire, sales. Les onsen, c'est quelque chose entre une source thermale et des bains publiques... Au Japon c'est une véritable institution, il y en a absolument partout. J'y étais allé une fois une semaine après mon arrivée au Japon, et ça avait un peu été mon premier gros choc culturel.

On imagine volontiers les Japonais pudiques. C'est pas faux, mais dans un onsen c'est différent. Dans un onsen ils en ont vraiment rien à faire du fait qu'ils soient à poil devant tout le monde. Par contre une fois sorti d'un onsen tout redevient normal. Je comprends toujours pas pourquoi les onsen forment un tel espace à part. Il y a encore quelque chose qui m'échappe.

J'ai encore eu ma petite appréhension avant de rentrer. L'impression d'être revenu au point où j'en étais une semaine après être arrivé au Japon, de ne rien connaître encore à ce pays... Une fois rentré on s'habitue quand même peu à peu. C'est bien simple, il n y a pas d'autre endroit au monde aussi relaxant qu'un onsen. Donc voilà, les onsen je pense pouvoir dire qu'après deux fois je me suis à peu près habitué. J'ai juste besoin à chaque fois d'un petit temps de transition. Je sais pas si un jour je serai capable de passer aisément comme les Japonais d'un univers à l'autre.

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Tous propres, on a bien dormi au milieu des rizières.   

Ce mardi devait être le dernier jour du voyage, mais il a finalement été si mouvementé que nous avons dû prolonger notre excursion d'une nuit supplémentaire.

Il y a d'abord eu dans la matinée ce qui devait bien finir par arriver au cours d'un si long voyage à deux roues : crevaison. Le vélo de mon camarade de voyage a fini par lâcher. Par chance, c'est arrivée juste avant de franchir la montagne, dans un endroit où il restait encore quelques bribes de civilisation. En demandant notre chemin et en marchant un peu, on parvient finalement à un endroit où ils peuvent nous réparer ça. Ca nous a fait faire un petit détour, mais c'est pas grave, ça fait partie de l'aventure après tout. Nous revoilà partis sur le bon chemin, désormais plus rien ne peut nous arrêter!... Euh, elle est quand même bien intimidante cette montagne...

Après des heures éprouvantes à pédaler dans les montagnes sous un soleil de plomb, nous parvenons enfin à destination :

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Iga, la ville des ninja qui nous accueille avec une charmante pancarte. Cette ville a été une très bonne surprise. Cependant nous y arrivons complètement crevés, avec pour seule envie de se reposer un peu avant de reprendre la route pour Kyoto.

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Mais même si la chaleur nous a rendu un peu amorphes, nous ne sommes pas totalement insensibles au charme de cette ville.

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L'identité ninja de Iga est présente à chaque coin de rue...

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...jusque dans les moindres recoins et petits coins.

Nous qui comptions juste visiter brièvement. La ville vaut peut-être la peine de s'y attarder plus longtemps.

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Mais pour l'instant on va se la couler douce dans le parc, près du château.

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Une fois bien reposés, on reprend la visite de la ville. Au détour d'une rue, un magasion attire notre attention :

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Ca a l'air intéressant ça, allons donc faire un tour. A l'intérieur, nous sommes accueillis par une jeune femme qui devait avoir entre vingt-cinq et trente ans. Elle nous sert le thé, elle s'apprêtait sûrement à essayer de nous vendre quelques trucs. Mais une fois qu'on lui a raconté notre périple, elle a perdu toutes visées commerciales. Elle n'a pas non plus essayé de se débarasser le plus vite possible de deux voyageurs sans le sou. Elle nous a resservi plusieurs fois du thé, nous faisant goûter différents arômes, pour que l'on reprenne des forces...

Pendant tout ce temps on a discuté tout simplement. De notre voyage, après on lui a posé des tas de questions sur les ninja. C'est quoi en fait un ninja? Pourquoi Iga est célèbre pour les ninja? On a appris des tas de choses.

Ensuite est apparu un monsieur plus agé qui tenait lui aussi la boutique. Un inidividu assez déjanté qui nous a ranconté plein d'histoire sur les ninja, nous montrant certaines de leurs armes et de leurs techniques secrètes. Il nous a même fait goûter la nourriture des ninja. J'ai quand même refusé les plantes paralysantes. Pas pratique pour le vélo après. C'était un monsieur très intéressant, mais quand même un brin flippant. Surtout quand il a sorti un vieux sabre taché de sang et qu'il nous a raconté l'histoire des âmes tués par cette lame, qui continuaient de la hanter...

Presque trois heures se sont ainsi écoulées. Après avoir remercié nos hôtes de leur accueil, nous avons fait une dernière visite nocturne dans Iga.

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L'enseigne d'un magasin de téléphones portables.

Au début nous avions vraiment l'intention de rouler de nuit pour rentrer à Kyoto, mais nous nous sommes bien vite rendus compte que c'était impossible. C'est donc parti pour une dernière nuit à la belle étoile dans les parages de Iga.

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Le lendemain matin, debout très tôt pour faire le plus de route possible avant que la chaleur ne devienne étouffante.

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Le chemin du retour avait un peu plus de relief que prévu, mais ça a au moins permis de faire le plein de belles images avant que le voyage ne s'achève définitivement. Sûr que ça aurait vraiment été dommage de faire tout ça de nuit...

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Une fois de retour dans des lieux familiers, la fatigue s'empare de moi d'un seul coup : il me faut de toute urgence un lit. Mais il faut quand même veiller à rester prudent pour les derniers kilomètres. Je m'effondre de fatigue quand enfin je parviens dans ma chambre, mais les images continuent de défiler dans ma tête. C'était vraiment un beau voyage.

Et pour finir, toutes mes félicitations à Aurélie.

   

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Commentaires
B
J'ai l'impression que tu as traversé l'écran pour te retrouver dans "Kill Bill" en vrai avec le vieux et son sabre...Ca devait être flippant!
T
Euh, je te previens si tu viens à Lille à vélo on retre pas à vélo mais en voiture...(Eugénie aura eu son permis d'ici la, et peut etre que moi aussi..).<br /> Je pense qu'on va pouvoir t'inscrire au tour de france tu es près pour les étapes de montagne je pense...
C
Comme je te disais sur Facebook, je ne suis pas venu sur ton blog depuis très (trop) longtemps! Mais je trouve tes histoires passionnantes. Et oui, je suis un de ceux qui veut en savoir plus sur Ise, le nationalisme japonais et le Shinto. Je continue la lecture, j'ai vraiment du rattrapage à faire...
T
en aprenant qu'ils detruisaient tous les 20 ans,n'as tu pas pensé à ta mere avec tous ces travaux dans votre maison!au fait es tu pret à t'inscrire pour le tour de France cycliste 2010?
M
Dire que je t'ai fait la promesse pour ton retour fin août de t'emmener en ballade cyclo à la découverte des églises fortifiées de Thièrache<br /> Aïe ! Aïe ! Aïe !<br /> je pense que je vais déclarer forfait<br /> Eh ! Pour toi les petites collines seront des plaines
Le pont d'où on observe la lune
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