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Le pont d'où on observe la lune
3 juin 2009

Arrivé à la moitié du semestre...

On en est pas encore à l'heure du bilan, mais comme je viens d'arriver à la moitié de mon second semestre, je me suis dit qu'il était peut-être bon de vous reparler un peu de mes cours, histoire de voir si les premières impressions étaient bonnes ou trompeuses. Et puis comme ça, ça dissipera peut-être l'impression que l'on peut avoir à la lecture des derniers articles de ce blog que je ne fais que voyager...

Alors le lundi, il y avait : 

Histoire politique du Japon ( 1918-début 90)

Ca va, c'est un cours qui se laisse plutôt bien suivre, mais le prof me donne toujours cette impression d'ête constamment dans les nuages. Il n'hésite ainsi pas à interrompre une explication sur la montée du militarisme d'avant guerre pour faire une petite pause et nous dire à quel point il est satisfait de sa nintendo wii, dont il a récemment fait l'acquisition.

Pensée moderne de la loi.

Olala, ça c'est laborieux. Lui aussi donne des photocopies détaillées du cours, donc tant qu'on ne perd pas le fil c'est assez facile à suivre, mais il faut vraiment s'accrocher. Il suffit de décoller le nez une seule seconde de la feuille, et là c'est la perte de repères totale : qu'est-ce qu'il raconte? Où on en est?... Il y a des cours dans lesquels on se laisse facilement porter, mais là si on se contente juste d'écouter le professeur ça ressemble juste à un fouillis sans queue ni tête. Il faut vraiment rester les yeux collés sur le plan. On va dire que ça fait un bon exercice de concentration une fois par semaine, mais heureusement que pas tous les cours ne sont comme ça.

Mardi

Problèmes sociaux du Japon:

Un de mes cours préférés. Pour l'instant on a fait les problèmes des minorités au Japon : les étrangers, en particulier les Coréens, les indigènes ( le peuple aïnu qui vivait au Nord du Japon et dont les traditions ont été en grande partie éradiquées par l'avancée japonaise dans ces terres ).

Le prof fait venir beaucoup de spécialistes sur les différents thèmes concernés. On a ainsi eu la visite d'un monsieur venu nous expliquer quels étaient les droits des étrangers au Japon : pas nombreux en fait, le système juridique pour les étrangers étant pratiquement inexistant. J'ai aussi appris que si j'étais interpellé par un policier et que j'étais dans l'incapacité de lui montrer ma carte de résident étranger, je pouvais me prendre une amende d'environ 1000 euros. Bon, ben on va faire bien attention alors...

Une autre intervention, particulièrement émouvante, a été celle d'un membre de la minorité des Coréens résidant au Japon. Même si la Corée a cessé d'être une colonie japonaise à la fin de la seconde guerre mondiale, bon nombre de Coréens sont restés "coincés" au Japon : pas les moyens de rentrer, contexte politique tendu. Notre intervenant est né et a toujours vécu au Japon. Il était à l'école primaire lorsque la guerre entre les deux Corées a éclaté. Il nous a parlé de ses espoirs soudainement brisés parce que sur le formulaire ne figurait pas la bonne nationalité, des humiliations subies. Bref, de toutes les discriminations dont il a été victime en dépit de ses efflorts d'intégration, allant même jusqu'au déni de tout ce qui pouvait être de près ou de loin Coréen, l'adoption d'un nom japonais et la demande de changement de nationalité.

Les Japonais sont bien souvent ignorants de toutes ces réalités. Un autre bon côté de ce cours est le fait que le professeur nous fait écrire à chaque fin de séance nos impressions sur le cours. C'est chiant de devoir l'écrire soi-même, mais c'est bien de pouvoir savoir ce que les autres ont écrit : Au début chaque séance, le professeur nous fait un petit power point de ce qui a pu être dit dans les commentaires de la séance précédente. Cela me permet de voir comment les Japonais perçoivent le cours. Beaucoup évoquaient la honte de leur ignorance; la honte de s'être laissé embarqué dans des préjugés qui masquent une réalité que leurs manuels scolaires n'enseignent encore que de façon trop superficielle   

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Commentaires
B
Petite pensée pour Carradine qui a tiré sa révérence aujourd'hui...<br /> Combien de fois on a dit ta mère et moi qu'on était hermétique à culture asiatique en général, japonaise en particulier. Combien de fois tu as essayé de nous décrire les us,les coutumes, combien de fois avec ta diplomatie et ta persévérance tu nous a fait douter. Puis il y a eu "le dernier Samouraï" "Pearl Harbor" et "KILL BILL" ces films qui petit à petit nous on fait oublier nos préjugés jusqu'à aller là-bas voir comment c'est.<br /> Tu es bien placé pour le savoir, où tu ne le sais peut être pas encore: on ne rentre pas intact du Japon, son essence à du mal à se distiller dans la routine du quotidien.<br /> Alors, à la mémoire de Bill si tu as la possibilité d'aller en pélérinage à Okinawa, n'hésite pas. Dans le cas contraire, on prend date pour le faire, plus tard, ensemble...<br /> Bisous.
F
Alors là, je n'imagine même pas en France, un prof demander à ses élèves ses impressions sur leur cours et en faire une synthèse le cours d'après. Si ça pouvait exister ça pourrait peut être permettre à certains de bien se remettre en question.<br /> J'attire ton attention Lucas sur le cyclisme, car apparemment plus tu pédales, plus tu élimines des neurones, enfin c'est ce que j'ai cru comprendre en écoutant parler VIRENQUE spécialiste de la montagne.<br /> Enfin à ton retour dans l'Aisne, les cotes de Ribemont et la vallée de la Thiérache vont te paraître si facile.<br /> Profites bien de la seconde moitié de ce second semestre et régales nous de tes récits.
M
Pas de photos, pas de com...
Le pont d'où on observe la lune
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